Il n’existe pas de meilleure façon de choyer vos invités – ou de renforcer leur fidélité – qu’en leur servant un cappuccino parfaitement préparé. Mais comment obtenir cette mousse de lait onctueuse et soyeuse ? Une bonne mousse doit être épaisse, veloutée, crémeuse et naturellement sucrée. Les grosses bulles d’air, le lait trop chaud ou une mousse trop sèche sont à éviter absolument.
La science du lait
Le lait contient des graisses, des protéines et des sucres. L’une de ces protéines, le lactosérum (whey), joue un rôle essentiel : c’est lui qui permet de créer une mousse épaisse, stable et crémeuse lors de la chauffe. En chauffant le lait, les protéines se lient et forment une texture homogène. Il est important de savoir que cette liaison se produit de manière optimale jusqu’à environ 40 °C.
Pour rendre la mousse aérienne, il faut incorporer de l’air sous la surface du lait afin d’étirer et d’allonger sa structure. Cela doit absolument se faire en dessous de 40 °C. Au-delà, la mousse devient sèche et rigide, ce qui rend l’intégration à l’espresso très difficile. C’est pourquoi il est préférable de commencer avec un pichet et un lait bien froids : cela vous laisse plus de temps avant d’atteindre la limite des 40 °C. Bien entendu, 40 °C n’est pas une température agréable pour un café chaud.
Le lait que vous versez dans la tasse doit donc être plus chaud. Cependant, au-delà de 70–75 °C, la mousse crémeuse devient instable et s’effondre. À partir de 75 °C, le lait brûle – vous le sentirez immédiatement – et il perd sa douceur naturelle et sa texture veloutée.
Étapes pour une mousse parfaite
- Commencez avec du lait bien froid et un pichet sorti du réfrigérateur.
- Utilisez de préférence du lait frais pasteurisé, pas du lait UHT.
- Remplissez le pichet, mais jamais au-delà de la moitié.
- Préparez l’espresso afin que le lait et le café soient prêts simultanément.
- Purgez légèrement la buse vapeur puis essuyez-la avec un chiffon humide.
- Tenez le pichet parallèle au plan de travail, en vous assurant que l’embout vapeur soit immergé. Inclinez ensuite le pichet d’environ quinze degrés vers la gauche ou la droite.
- Ouvrez complètement la vanne vapeur.
- Pour plus de stabilité, laissez reposer la buse vapeur dans le bec du pichet.
- Abaissez délicatement le pichet pour incorporer de l’air sous la surface du lait et l’étirer.
- La buse doit frôler la surface : si tout va bien, vous entendrez un léger « pschhhh » régulier.
- L’air propulsé contre la paroi du pichet crée un vortex contrôlé.
- Gardez le pichet parfaitement immobile ; tous les mouvements doivent être stables et maîtrisés.
- Une main tient le pichet, l’autre contrôle la température en touchant la paroi extérieure.
- Une fois que vous atteignez 40 °C, vous n’ajoutez presque plus d’air : la texture continue simplement à se développer.
- Gardez la main sur le pichet. Dès qu’il devient trop chaud pour être tenu confortablement, vous êtes autour de 70 °C : fermez la vapeur. Au début, utilisez un thermomètre.
- Replacez le pichet et nettoyez immédiatement la buse vapeur. Purgez à nouveau pour éliminer tout résidu de lait.
- Tapotez légèrement le pichet pour faire éclater les bulles d’air récalcitrantes (si votre technique est parfaite, ce n’est pas nécessaire).
- Faites ensuite tourner le lait dans le pichet pour le « polir » et obtenir une surface brillante.
- Si vous dépassez 75 °C, la micro-mousse perd sa structure : douceur et texture disparaissent. Et votre client se brûlera la langue : à éviter absolument.
- La plus grande erreur reste cependant de chauffer trop peu le lait. Ne pensez jamais que la température est parfaite : vérifiez-la régulièrement.
- Souvenez-vous : au-delà de 75 °C, les protéines du lait se dégradent complètement.
- Et pour finir… savourez votre cappuccino !